Abeilles de vert

Le Syrphe Eupeodes corollae

Les pollinisatrices de nos jardins et de nos campagnes

Dès les premiers frémissements printaniers de la nature, une multitude de bestioles volantes investissent jardins, forêts et campagnes, dans un grand ballet aérien rythmé par le soleil et l’épanouissement des fleurs.

Les abeilles domestiques, Apis mellifera, sont au-devant de la scène, dans une conscience collective grandissante de l’importance cruciale de ces ouvrières dans la pollinisation d’une grande partie de nos plantes cultivées. Mais savez-vous que ces abeilles ne forment qu’une infime partie de la communauté d’insectes pollinisateurs que nous côtoyons quotidiennement ?

Qui n’a pas déjà observé cet « espèce de grosse guêpe noire », « un frelon ? », « un bourdon » ? ou encore ces petites « guêpes » qui font du surplace ?

L'abeille domestique, Apis mellifera
L'abeille domestique, Apis mellifera
L'abeille charpentière Xylocope violacea
L'abeille charpentière Xylocope violacea

Il existe en France pas moins de 831 espèces d’abeilles sauvages décrites (plus de 18 000 dans le monde). La plupart ne forment pas de colonies, et mènent des vies solitaires courtes (quelques semaines), le temps de se reproduire, de construire une petite loge pour ses œufs, et de stocker des réserves nutritives pour sa progéniture. 70% des abeilles solitaires vivent dans le sol, 30% vivent dans des trous de bois, dans des tiges de plantes, dans des anfractuosités de roches ou de béton. Selon la façon dont elles bouchent leurs loges, elles sont appelées maçonnes (trous bouchés par de la terre ou de l’argile, comme les Osmia), tapissières (trous bouchés par des feuilles de plantes), charpentières (trous dans le bois. La « grosse guêpe noire » est en fait une abeille charpentière !), cotonnières (fibres végétales comme bouchon), résine (utilisation de résines de conifères pas ex.).

Elles sont toutes des pollinisatrices très efficaces, certaines s’activant à des températures très basses (contrairement à l’abeille domestique qui sort quand les températures dépassent les 10-15°C) et donc émergeant très tôt dans la saison. Par ailleurs, certaines possèdent des langues très longues pour aller chercher le nectar dans des fleurs allongées que ne peuvent pas visiter les insectes à langue courte.

Il existe par ailleurs en France 34 espèces de bourdons, plus gros et trapus, vivant dans le sol et s’activant aussi à relativement basse température. Ils font partis des premiers insectes dans nos jardins. Et aussi environ 500 syrphes, ces fameuses « guêpes » qui font du surplace, en fait des insectes absolument inoffensifs de la famille des diptères (mouches), et dont les larves se régalent de pucerons.

L'abeille maçonne Osmia cornuta
L'abeille maçonne Osmia cornuta
Le Syrphe Eupeodes corollae
Le Syrphe Eupeodes corollae

Tous ces insectes ont des rôles très divers dans la nature, de la pollinisation à la régulation de certains autres insectes. Ils sont des auxiliaires, des alliés de nos jardins et de nos cultures, et ils forment un univers absolument passionnant qu’il est nécessaire de protéger ou de reconstruire.

Ayant conscience de l’urgence de protéger ces espèces, nous avons intégré au sein de notre modèle agricole des habitats pour les insectes. Si cette démarche vous intéresse, n’hésitez pas à rejoindre notre aventure sur le lien suivant: https://bit.ly/3khrhMO

Pour aller plus loin :

https://www.insectes-france.fr
https://www.abeillessauvages.com

Augustin Fromageot
Naturaliste / AMANDERA

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